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La section Des Chenaux travaille à développer et implanter un modèle de comité Milieu de vie adapté aux petites résidences privées pour aînés. Ce projet nous permet de travailler en étroite collaboration et nous donne l’opportunité de développer un lien de confiance avec les propriétaires que nous rencontrons. Les échanges que nous avons avec eux nous ont permis de constater à quel point leur situation est précaire. Nous avons donc convoqué les sept propriétaires des résidences qui participent au projet pour les écouter et mieux comprendre leur situation.

Au-delà du fardeau financier qui est, bien entendu, beaucoup plus lourd pour une petite résidence – les mêmes exigences s’appliquent pour les résidences de 9 à 100 personnes – il y a toute la lourdeur administrative qui devient un irritant majeur. Une propriétaire nous mentionnait qu’elle en est à son 3e processus de certification en 5 ans!! Il faut comprendre que pour les petites résidences privées – dans notre milieu, elles ont toutes moins de 25 résidents – le propriétaire n’est pas qu’un gestionnaire, il travaille et s’implique auprès des résidents. Les employés qui travaillent dans ces résidences sont majoritairement à temps partiel puisque les propriétaires sont très présents et assument une grande partie des tâches.

Bien loin de se plaindre, les propriétaires que nous avons rencontrés sont d’accord avec plusieurs exigences mais aimeraient que certaines soient davantage adaptées à leur réalité. Ils souhaitent aussi que la qualité de vie qu’ils offrent à leurs résidents soit reconnue car les cas exceptionnels d’abus, qu’on retrouve plus les grandes résidences, font trop souvent la manchette.

Comme organisme de défense de droits, il faut être conscient que les personnes aînées seront les grandes perdantes si les petites résidences ferment. Le déracinement de ces personnes, lorsqu’elles doivent être dirigées vers les grands centres, entraîne plusieurs problématiques. Il y a incontestablement des impacts émotionnels négatifs qui minent la santé déjà précaire des personnes aînées. Dans notre section, nous avons des membres qui ont d’abord choisi d’habiter dans une grande résidence à l’extérieur, mais qui reviennent maintenant dans leur municipalité pour retrouver un milieu de vie plus familial. Un des objectifs de la politique gouvernementale sur le vieillissement «Vieillir et vivre ensemble» est pourtant de permettre aux personnes aînées de demeurer dans leur communauté. Encore faut-il qu’elles aient ce choix.

Nous n’avons donc pas l’intention d’assister passivement à l’exode de notre population aînée. Avec d’autres sections AQDR, nous pouvons examiner la situation et proposer des solutions à nos élus. Le projet de comité Milieu de vie est bien la preuve qu’il faut savoir s’adapter à la réalité des petits milieux pour le bien-être de tous.

Gilberte P. Faucher, présidente

AQDR