Opérations chirurgicales au privé : Québec débloque un permis en orthopédie

Une intervention du ministre Christian Dubé permet l’octroi d’un permis pour exploiter une clinique à Saint-Jérôme devant opérer plus de 4000 patients en orthopédie chaque année.

Un bâtiment en construction.

Un complexe médical devait ouvrir en septembre 2022 à deux pas de l’Hôpital de Saint-Jérôme.

PHOTO : IVANOH DEMERS

Un groupe de chirurgiens orthopédiques et d’investisseurs des Laurentides vient d’obtenir un permis qu’il attendait depuis 18 mois pour exploiter un centre médical spécialisé.

Nous vous confirmons que le ministre de la Santé autorise un premier permis d’exploitation pour le centre médical spécialisé (CMS) Centre chirurgical de la région des Laurentides, ce permis est valide pour cinq ans, peut-on lire dans la lettre transmise aux promoteurs.

Radio-Canada dévoilait la semaine dernière que les travaux de construction de la clinique à Saint-Jérôme avaient été interrompus, faute de permis.

Au mieux, le CMS pourrait ouvrir à l’automne 2023 si on avait tout demain matin, se désolait le Dr Patrice Makinen.

Des travaux d'aménagement sur le chantier d'un centre médical.

Le CISSS des Laurentides voudrait sous-traiter des milliers de chirurgies et d’endoscopies dans un CMS à Saint-Jérôme.

PHOTO : IVANOH DEMERS

On prévoit y réaliser annuellement, en sous-traitance pour le réseau public, plus de 4000 opérations chirurgicales et 7000 endoscopies.

Le ministre Christian Dubé s’était interrogé, en entrevue au 98,5 FM, sur le processus décisionnel des fonctionnaires et de la FMSQ. Y a-t-il quelqu’un qui a manqué de jugement, qui a été plus lent? Là, je leur ai demandé comment faire le plus rapidement possible, avait-il mentionné.

La liste d’attente pour une opération en orthopédie compte plus de 3700 patients dans les Laurentides, dont 808 y sont inscrits depuis plus d’un an.

La présidente de l’Association d’orthopédie du Québec, la Dre Véronique Godbout, se réjouit de l’octroi du permis. C’est une bonne nouvelle pour la population des Laurentides qui n’avait pas de CMS [en orthopédie] pour libérer du temps opératoire à l’hôpital, dit-elle.

Une femme dans une salle.

La Dre Véronique Godbout, présidente de l’Association d’orthopédie du Québec

PHOTO : RADIO-CANADA

J’espère que c’est le premier de plusieurs autres permis pour permettre de réduire les listes d’attente, ajoute la Dre Godbout, qui pratique dans le réseau public à l’Hôpital Notre-Dame, à Montréal.

Des refus contestés

Le permis octroyé dans les Laurentides est l’une des six demandes qui demeuraient en traitement au ministère de la Santé.

La majorité des demandes ont cependant été refusées.

Selon nos informations, de nombreux promoteurs parmi les 15 qui ont essuyé un refus ont décidé de contester la décision du ministère.

Il faut dire que le ministre Dubé a déjà mentionné qu’il ne favorisait pas l’octroi d’autres permis en chirurgie esthétique, compte tenu de la pénurie d’infirmières.

De nombreux établissements de santé ont recours à des CMS pour sous-traiter des opérations ou des examens médicaux afin de réduire les listes d’attente qui n’ont cessé d’augmenter depuis le début de la pandémie.

Chaque semaine, de 10 % à 15 % des interventions réalisées dans la province le sont dans des CMS. Les centres hospitaliers ne parviennent pas à reprendre le rythme prépandémie, en dépit d’un plan de relance annoncé en juin 2021.

D’autres CMS fonctionnent entièrement au privé et leurs patients reçoivent la facture.

Source : radio-canada.ca Daniel Boily , Davide Gentile 23/02/2023

AQDR