Le téléphone ne dérougit pas à l’Association québécoise de défense des droits des personnes préretraitées, retraitées et aînées (AQPR) et à l’Association des locataires de Sherbrooke depuis le début de l’année. Les deux associations dénoncent des « hausses de loyer indécentes » que doivent subir plusieurs Sherbrookois, plus particulièrement les personnes âgées.
En 2020, pour un logement non chauffé, l’augmentation proposée par la Régie du logement est de 1,2 %. En ajoutant 1,9 % pour l’augmentation des taxes municipales, on arrive à 3,1 % d’augmentation. Or, l’AQPR observe des augmentations qui vont au-delà de 4,5 % dans certains cas.
Des locataires aînés dans des résidences ont en effet contacté l’AQDR Sherbrooke avec des augmentations de l’ordre de 40 $ à 50 $ par mois pour leur loyer.
« Il y a tout le facteur de vulnérabilité qui entre en compte comme la santé et l’isolement, explique Isabelle Guérard, coordonnatrice pour l’AQDR Sherbrooke. De négocier ou contester une augmentation de loyer sans ressources, ça devient un fardeau. La peur des représailles est là et les gens ont peur de se faire mettre à la porte. »
« Et les représailles sont réelles, poursuit-elle. Ça peut n’être qu’un regard ou un sourire qui n’est plus là. Les résidences sont des milieux de vie. Est-ce que je vais recevoir la même qualité de service? Est-ce qu’ils vont réparer mon logement si j’ai un problème? Ce sont des questions que les personnes se posent. »
De plus, selon l’AQDR, les femmes seules sont les plus durement touchées par l’augmentation des loyers. Les ménages locataires dont le principal soutien financier est une femme de 75 ans et plus ont un revenu médian de 22 759 $, soit 11 375 $ moins élevé que celui de leurs homologues masculins. La proportion de ces ménages qui consacrent plus de 30 % et plus de leur revenu au logement est de 55 % et 19 % consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement.