Un adulte canadien sur neuf a eu des symptômes de la COVID longue

Une personne ayant la tête baissée et une main posée sur le front.

Près de 80 % des personnes qui présentent des symptômes à long terme de la COVID-19 en souffrent depuis six mois ou plus.

PHOTO : SHUTTERSTOCK/PANITANPHOTO

Environ un adulte canadien sur neuf a présenté des symptômes à long terme après avoir contracté la COVID-19, selon un nouveau rapport de Statistique Canada.

Cela représente 3,5 millions de Canadiens, apprend-on dans le rapport de l’agence fédérale qui a été publié vendredi.

Près de 80 % des personnes qui présentent des symptômes à long terme de la COVID-19 en souffrent depuis six  mois ou plus, indique le rapport, dont 42 % depuis un an ou plus.

Les conséquences sont « importantes » non seulement pour les patients touchés, mais aussi pour l’ensemble du pays, a souligné en entrevue la professeure adjointe de médecine à l’Université McMaster, Manali Mukherjee, qui est spécialisée dans les maladies respiratoires et l’immunologie.

Ces patients voient leur productivité quotidienne être réduite. Leur qualité de vie est donc affectée, ce qui a un effet direct sur la situation socioéconomique au Canada.

Une citation deManali Mukherjee, professeure adjointe de médecine à l’Université McMaster

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Une représentation du coronavirus.

Cette dernière mène depuis longtemps des recherches sur la COVID-19 et a elle-même ressenti les symptômes d’une infection pendant 18 mois.

Des symptômes qui persistent

La COVID longue est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme des symptômes qui persistent pendant trois mois ou plus après l’infection et qui ne peuvent s’expliquer d’aucune autre manière.

Plus de la moitié des personnes qui ont déjà présenté des symptômes à long terme de la COVID-19 en avaient toujours en juin dernier, selon le rapport de Statistique Canada.

Parmi ceux qui continuaient de ressentir des symptômes en juin 2023, environ 7 sur 10 ont déclaré les avoir ressentis tous les jours ou presque tous les jours, lorsque ceux-ci étaient à leur intensité maximale, et environ 1 sur 5 (21,7 %) a déclaré avoir souvent ou toujours été limité par ceux-ci dans ses activités quotidiennes, a ajouté l’agence fédérale.

Dans l’ensemble, la moitié (49,7 %) des personnes dont les symptômes étaient persistants ont déclaré ne constater aucune amélioration au fil du temps.

Une citation deExtrait du rapport

Les conclusions de Statistique Canada ne sont pas surprenantes, de l’avis de la Dre Mukherjee. La COVID longue est bien réelle, a-t-elle rappelé.

Les symptômes les plus fréquents de la COVID longue sont le mal de tête, la fatigue et l’essoufflement, a-t-elle mentionné.

Des recherches menées à ce sujet ont permis de conclure que se faire vacciner contre la COVID-19 réduit le risque d’être aux prises avec des symptômes à long terme. La vaccination permet aussi de réduire la gravité des symptômes, selon la Dre Mukherjee.

Pas facile d’avoir des services

Les deux tiers des adultes canadiens qui ont essayé d’obtenir des services de soins de santé pour leurs symptômes à long terme liés à la COVID-19 ont déploré ne pas avoir reçu de traitement, de services ou de soutien adéquats, peut-on lire dans le rapport de Statistique Canada.

Les chercheurs, les médecins et les agences de santé de tout le pays, en collaboration avec les patients atteints, tentent de corriger cette situation grâce à un vaste réseau de partage des connaissances appelé Long COVID Web, a affirmé Mme Mukherjee.

Nous travaillons tous à essayer de comprendre […] les différents biomarqueurs qui expliquent cette persistance (des symptômes) […] et à trouver un moyen de les traiter spécifiquement à l’aide de traitements ciblés, a-t-elle assuré. Il y a toujours de l’espoir.

Statistique Canada a préparé son rapport à l’aide des données du questionnaire de suivi de l’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 2023.

AQDR