[Communiqué] Résidence pour aînés : L’AQDR est pour une sécurité intelligente, mais il faut éviter le mur-à-mur en nivelant par le bas

MONTRÉAL, le 24 novembre 2016 ‒ Soyons clairs, l’article de La Presse du 15 novembre dernier révélait quelque chose de nouveau et d’inquiétant. En 2015, le ministre annonçait son intention d’équilibrer plus justement les normes de surveillance en exemptant notamment les petites résidences sans but lucratif (OSBL d’habitation) qui risquaient de fermer si on leur imposait ce fardeau. Il y avait un consensus à cet effet, étant donné la réalité des personnes qui y résident et le risque de fermeture. Notre organisme y est d’ailleurs particulièrement sensible. Un an plus tard, La Presse révèle un document de travail qui indique l’intention du ministre d’exempter non seulement les petits OSBL d’habitation, mais aussi l’ensemble des résidences, petites et grandes, pour personnes autonomes et semi-autonomes. C’est pour cette raison que l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) a réagi fortement.

Il y a quelques années, nous nous demandions s’il fallait des normes de surveillance mur-à-mur pour l’ensemble des modèles d’hébergement pour aînés. Or, nous avons réalisé comme bien d’autres qu’il était nécessaire de s’adapter aux réalités du milieu des résidences afin d’assurer une sécurité optimale tout en respectant l’autonomie des aînés. Les orientations ministérielles allaient dans le bon sens jusqu’à ce que le document de travail révélé dans La Presse propose désormais un recul considérable.

En effet, il n’était plus question d’une sécurité intelligente, mais d’une surveillance revue à la baisse pour tous. Il faut le répéter, la réalité d’un petit OSBL d’habitation n’est pas la même que celle des grands réseaux de résidences privées. C’est précisément pour cette raison que l’AQDR s’est levée afin de contester ce recul. Le débat qui était lancé le 15 novembre dernier portait sur l’abaissement des normes de surveillances pour l’ensemble des résidences, grandes comme petites. Or, il semble que le débat ait dévié sur un consensus de l’année passée concernant les petites résidences à risque de fermer, qu’elles soient à but lucratif ou non.

C’est dommage. Nous devions plutôt nous questionner si, comme société, nous voulions aller de l’avant sur deux points dévoilés dans les médias :

  • «[…] avec la nouvelle mouture de son projet de règlement, le ministre Barrette prévoit d’élargir le recours possible à un bénévole ou à un résidant à tous les établissements pour aînés autonomes, peu importe leur taille (ce qu’on appelle la catégorie 1).»
  • «Dans le cas des établissements dont la perte d’autonomie des résidents est la plus importante (la catégorie 4), Québec ferait une croix sur la hausse des normes. Ce serait le statu quo, en dépit des recommandations de Cyrille Delâge.»

Ce sont ces deux points majeurs qui préoccupent l’AQDR. Le plus récent document de travail du ministre permettrait, par exemple, d’avoir recours à un bénévole aîné pour la surveillance et la sécurité dans un complexe résidentiel de plus de 400 unités. Pour nous, c’est un non-sens. Ces grands réseaux ont les moyens d’assurer la sécurité des aînés sans refiler la facture à leurs clients.

Enfin, nous espérons que le document de travail rendu public par La Presse ne deviendra pas un projet de règlement approuvé par le conseil des ministres. Il y a moyen d’adapter les normes de sécurité pour les plus petites résidences sans sombrer dans le laxisme auprès des grandes résidences, et c’est la nuance que nous voulons réitérer. L’AQDR continuera de lutter pour des milieux de vie sains et sécuritaires pour les aînés en collaborant avec tous les acteurs du réseau. Puis, rappelons-le, le ministère de la Santé a aussi un rôle primordial à jouer dans l’accompagnement des petites résidences. Cet accompagnement peut se faire sans nécessairement imposer des normes jugées inatteignables.

À propos de l’AQDR

L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) a pour mission exclusive la défense collective des droits culturels, économiques, politiques et sociaux des personnes à la retraite. Elle compte près de 25 000 membres regroupés en 42 sections locales.

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Renseignements
Samuel Labrecque, chargé de projets et relations média
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