Chirurgies réduites de 50 %, Québec passe au niveau supérieur du délestage

Toutes les régions sont concernées par le nouveau plan. Sur le terrain, les annulations d’opérations ont débuté.

Thomas Gerbet
Davide Gentile
Daniel Boily

Nouvelle vague de COVID-19, nouveau délestage. Radio-Canada a appris que des milliers d’opérations non urgentes seront reportées partout au Québec, afin de libérer des lits par anticipation d’une hausse des hospitalisations liées au variant Omicron. Selon nos sources, les chirurgies seront réduites de 50 %, mais les opérations urgentes (oncologie et cardiologie) seront maintenues.

Le passage au niveau 3 du plan de délestage a aussi pour objectif de mettre le plus de ressources possible dans la vaccination afin d’accélérer l’administration de la 3e dose.

Il s’agit également de pallier les absences de plus en plus nombreuses de travailleurs de la santé. Lundi, 4223 étaient absents, une hausse de 15 % par rapport à la semaine précédente, mais tout de même trois fois moins qu’au pire de la première vague.

Le plan que nous avons obtenu prévoit la fermeture obligatoire des services d’urgence de centres hospitaliers de niveau 1B et 2A, c’est-à-dire des urgences de petites capacités. Le ministère l’autoriserait uniquement si une autre urgence existait à proximité pour accueillir les patients.

Des fermetures d’urgence plus importantes (2B et 3A) seraient aussi possibles, selon les mêmes conditions.

Le plan prévoit la réduction des activités non urgentes et non essentielles dans les secteurs ambulatoires, de médecine de jour et en consultation externe.

La moitié des lits COVID occupés

Malgré le nombre de cas record, la situation est encore maîtrisée dans les hôpitaux du Québec avec 49 % d’occupation des lits consacrés aux patients COVID. Quelque 327 lits d’hospitalisation sont occupés sur une capacité de 671, et 88 lits de soins intensifs le sont sur une capacité de 177.


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Thomas Gerbet (accéder à la page de l’auteur)Thomas GerbetDavide Gentile (accéder à la page de l’auteur)Davide GentileDaniel Boily (accéder à la page de l’auteur)Daniel Boilyle 21 décembre 2021

Nouvelle vague de COVID-19, nouveau délestage. Radio-Canada a appris que des milliers d’opérations non urgentes seront reportées partout au Québec, afin de libérer des lits par anticipation d’une hausse des hospitalisations liées au variant Omicron. Selon nos sources, les chirurgies seront réduites de 50 %, mais les opérations urgentes (oncologie et cardiologie) seront maintenues.

Le passage au niveau 3 du plan de délestage a aussi pour objectif de mettre le plus de ressources possible dans la vaccination afin d’accélérer l’administration de la 3e dose.

Il s’agit également de pallier les absences de plus en plus nombreuses de travailleurs de la santé. Lundi, 4223 étaient absents, une hausse de 15 % par rapport à la semaine précédente, mais tout de même trois fois moins qu’au pire de la première vague.

Le plan que nous avons obtenu prévoit la fermeture obligatoire des services d’urgence de centres hospitaliers de niveau 1B et 2A, c’est-à-dire des urgences de petites capacités. Le ministère l’autoriserait uniquement si une autre urgence existait à proximité pour accueillir les patients.

Des fermetures d’urgence plus importantes (2B et 3A) seraient aussi possibles, selon les mêmes conditions.

Le plan prévoit la réduction des activités non urgentes et non essentielles dans les secteurs ambulatoires, de médecine de jour et en consultation externe.

La moitié des lits COVID occupés

Malgré le nombre de cas record, la situation est encore maîtrisée dans les hôpitaux du Québec avec 49 % d’occupation des lits consacrés aux patients COVID. Quelque 327 lits d’hospitalisation sont occupés sur une capacité de 671, et 88 lits de soins intensifs le sont sur une capacité de 177.

Branle-bas de combat sur le terrain

Il nous reste très peu de temps pour nous préparer, avertit le chef du département de chirurgie de l’Hôpital Charles-Lemoyne, dans un courriel envoyé à ses médecins, mardi.

Jean-François Cloutier les prévient que, même si les vaccinés sont moins hospitalisés, certains d’entre eux (ainsi que plusieurs non-vaccinés) consommeront des soins hospitaliers en grand nombre au cours des prochaines semaines.

« Déjà, le nombre de patients à hospitaliser à l’urgence est à un niveau insoutenable, et il est évident que des annulations de cas devront avoir lieu sur vos listes opératoires au cours des prochains jours par manque de lits. »— Une citation de  Jean-François Cloutier, chef du département de chirurgie au CISSS de la Montérégie-Centre

Au sujet de ce délestage, il précise : Évidemment, les cas menaçant le pronostic vital et les cas oncologiques auront priorité, mais il est aussi possible que ce soit la disponibilité des lits qui décide de votre programme opératoire.

Lundi, le ministre de la Santé Christian Dubé avait prévenu la population : Nous aurons à faire du délestage dans nos hôpitaux et dans le reste du réseau.

« Ce qui nous guide, c’est la capacité qu’on aura ou non de soigner les Québécois malades dans les prochaines semaines. »— Une citation de  Le premier ministre François Legault, sur son compte Twitter, mardi

Au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, la consigne a déjà été passée de réduire de moitié les activités des blocs opératoires.

Dans une lettre aux employés datée du 17 décembre, le PDG de ce CIUSSS, Frédéric Abergel, avait déjà prédit que dans les centres hospitaliers du nord de l’île de Montréal, les chirurgies électives [non urgentes] et cardiaques seront reportées afin d’augmenter [les] capacités d’accueil.

Les aînés touchés par le délestage

Même si le développement des nouvelles maisons des aînés figure dans le plan d’accélération des infrastructures du gouvernement, le plan de délestage prévoit dorénavant retarder [leur] ouverture, selon l’analyse d’impact par région. La cadence de conversion des CHSLD 100 % privés en CHLSD conventionnés sera aussi réduite.

En soins palliatifs et de fin de vie, le document recommande de déléguer certaines activités à d’autres professionnels et aux proches aidants. En soins à domicile, la fréquence des suivis sera réduite.

Plus de 150 000 Québécois attendent une chirurgie, dont 19 000 depuis plus d’un an. Avant la pandémie, ils étaient 2600 à patienter depuis plus de 365 jours. En temps normal, environ 35 000 chirurgies sont réalisées chaque mois.

Le réseau, dans son ensemble, était déjà à un niveau moindre de délestage des chirurgies depuis des mois avec un taux d’activité chirurgicale qui oscillait entre 85 % et 90 %, à l’instar du privé.

À la fin de la troisième vague, au mois de juin, le ministre Christian Dubé avait bon espoir de mettre fin au délestage des chirurgies dès le mois de septembre et de commencer à rattraper le temps perdu à partir de l’automne.

Source : radio-canada.ca

AQDR