Texte de : Anthony Frayne
Diplômé en sciences économiques du London School of Economics, MBA de l’Université McGill
Dans les médias, il y a de plus en plus de messages apocalyptiques au sujet de la dette publique canadienne. Comment va-t-on la rembourser ? À quand le début de l’austérité ?
Pendant la première vague de la pandémie, il y avait un quasi-consensus sur la nécessité de programmes de sauvetage économique. L’effet positif de cette approche a été excellent. La croissance résultante a permis de récupérer la moitié de la baisse rapide d’activité au printemps. Nous semblons avoir évité une récession grave et de longue durée. La performance du Canada a été parmi les meilleures des pays occidentaux.
Bien sûr, on a créé des déficits dans les centaines de milliards de dollars. Inévitablement, l’augmentation de la dette totale semble dramatique. Mais, selon moi, cette dette est soutenable pour le gouvernement fédéral ; le déficit le serait aussi pour le Québec si, comme il le faut, le fédéral effectue les transferts appropriés aux provinces.
Mais maintenant, on commence à avoir la frousse quant au niveau de dette accumulée. Pourquoi ? Est-ce un esprit puritain qui se réveille ? Est-ce le réflexe habituel de la droite, qui conteste toute hausse des dépenses publiques ? Est-ce la peur d’une descente aux enfers comme celle qu’a connue la Grèce au cours de la dernière décennie ? Est-ce la crainte d’une fuite du dollar canadien vers d’autres monnaies ? Est-ce une peur d’une inflation non maîtrisable ? Examinons ces arguments les uns après les autres.