Mieux-vivre en résidence

Par Marie-Josée LACROIX
le journal du bel âge juillet-août 2013 page 4

Il y a une dizaine d’années, le Commissariat aux aînés s’était penché sur la possibilité de créer des comités de milieu de vie (CMV) dans les résidences privées. Pour différentes raisons, ce projet n’avait pas eu de suite. Il y a cinq ans, Murielle Dumont, alors viceprésidente de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) de Montréal-Nord, a repris l’idée et a soumis le projet, sous forme de partenariat, à la direction nationale de l’AQDR. «Il s’agit d’un partenariat entre résidants et propriétaires ou gestionnaires de résidences de 20 personnes et plus. Ces comités visent l’implication des résidants dans la création d’un milieu de vie harmonieux, explique Mme Dumont. Car trop souvent, les résidants s’attendent à être heureux, mais en ne faisant rien. Or, ce n’est pas réaliste; ils doivent être conscients qu’ils sont responsables de leur milieu de vie. On peut s’arranger pour mettre en place les outils pour vivre heureux. Les comités de milieu de vie sont là pour ça.»

Améliorer le quotidien

Elle a établi un modèle de comité, composé d’un coordonnateur et de porteurs de dossiers, qui peuvent aussi s’entourer d’un petit souscomité pour répartir le travail. Cette structure a l’avantage d’assurer la continuité des comités. Ces CMV s’occupent du quotidien, en collaboration avec la direction de la résidence, afin d’harmoniser les relations. Murielle Dumont donne des exemples: «La direction pourrait rencontrer le responsable du dossier alimentation et discuter des menus, en expliquant les contraintes budgétaires, et les deux en arriveraient à trouver des solutions. Ou le dossier accueil et accompagnement des nouveaux résidants, qui briserait l’isolement et créerait dès le départ une dynamique dans les relations.» Mme Dumont voit aussi dans ces comités un outil de prévention en cas de harcèlement ou d’abus. «Le comité de milieu de vie peut aviser rapidement la direction de ces problèmes, ce qui les empêcherait de se développer.»

Un projet bien accueilli

Le projet est en cours de réalisation dans différentes régions du Québec et dans le Grand Montréal. À titre de représentante de l’AQDR et coordonnatrice, Murielle Dumont a déjà rencontré des directeurs de résidences et aidé à former des CMV à différents endroits, comme aux Jardins Vaudreuil (Azur). «Les résidences Azur et Maxera sont très ouvertes, indique-t elle. Les propriétaires sont heureux de constater qu’un organisme (l’AQDR) assure la bonne façon de procéder. Car ça devient un outil de marketing. La présence d’un CMV peut être un plus pour une résidence puisque cela sous-entend que la direction respecte ses résidants et est à l’écoute. Il existe aussi, en région et à Montréal, beaucoup de résidences de moins de 20 personnes, donc trop petites pour créer un comité de milieu de vie. Mais il est possible de créer un CMV de secteur et d’initier ensemble des projets. » Le site Web www. comitedemilieudevie.org définit ces comités, en explique la formation et liste les CMV existants. «L’AQDR n’est pas membre de ces comités, mais donne une formation pour les mettre sur pied, poursuit Mme Dumont. Nous expliquons comment les structurer, comment répartir les responsabilités, etc.» Selon elle, les CMV sont la structure de l’avenir: celui des personnes qui choisiront d’y demeurer.

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