[lettre d’opinion] La Journée des aînés: ça devrait être 365 jours par an

Nous soulignons aujourd’hui la Journée internationale des aînés, moment privilégié pour reconnaître la contribution des personnes aînées à la société québécoise. En effet, ce sont ces personnes qui ont bâti le Québec. Aujourd’hui, il importe de nous rappeler leurs sacrifices et de leur offrir la reconnaissance à laquelle ils et elles ont droit.

Souligner et se rappeler, ce n’est que le premier pas. Les trois dernières années nous ont démontré que de multiples carences existent quant à la place octroyée aux aînés dans la société québécoise. Malgré le fait que le Québec soit une des sociétés les plus égalitaires en Amérique du Nord, nos modèles ont mal vieilli et ne sont plus adaptés aux réalités démographiques actuelles, allant même jusqu’à engendrer de l’âgisme systémique.

C’est pourquoi à l’approche des élections, nos attentes étaient élevées envers les différents partis souhaitant former le prochain gouvernement. Les turbulences passées ayant mis en lumière des failles critiques, tous allaient reconnaître l’urgence d’agir sur nos priorités.

Les priorités

Dans notre manifeste lancé en août, nous avons rassemblé ces priorités en grandes thématiques et en droits fondamentaux: le droit de vieillir chez soi, le droit à un revenu viable, le droit à un logement abordable et le droit à un transport répondant à nos besoins. Nous avons également exigé une représentation politique forte prenant la forme d’un ministère des Aînés avec, à sa tête, un ou une ministre qui sera chargé de nous représenter.

Alors que la campagne électorale tire à sa fin, il faut souligner que des propositions rejoignant nos demandes ont été faites par certains partis. Pensons ici à la proposition du Parti Québécois de bonifier les soins à domicile de 3 milliards de dollars par année. Cependant, la plupart des engagements pris par les différents partis ratent la cible.

Au lieu de viser un revenu viable, pourquoi se limiter à des prestations supplémentaires aux aînés de 70 ans ou plus alors que les revenus fixes à la retraite débutent officiellement à 65 ans? Pourquoi s’entêter à financer à coup de milliards les maisons des aînés sans offrir une contrepartie équivalente en soins à domicile? À quoi bon se lancer dans une course aux baisses d’impôt alors que le système de santé suffoque et que la crise du logement frappe de plein fouet?

Un virage nécessaire

Alors qu’un virage s’impose, nous restons dubitatifs devant le peu de vision pour nous qui représentons 20% de la population. La Journée internationale des aînés, c’est l’occasion de rappeler notre importance et de nous mobiliser pour faire entendre notre voix lundi, jour du scrutin. Il en va non seulement de nos conditions de vie, mais également de l’avenir du Québec.

Pierre Lynch, président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR)

AQDR