Exercer son devoir civique à près de 100 ans

Dimanche matin, au bureau de vote par anticipation de Saint-Étienne-des-Grès, Marie-Flore Bellemare s’est déplacée pour exercer son devoir de citoyenne pour une énième fois. La femme de 99 ans, qui fêtera son centième anniversaire le 19 décembre prochain, était tout sourire à sa sortie de l’isoloir.

Accompagnée de membres de sa famille, Mme Bellemare désirait voter «pour quelqu’un qui a une bonne tête». L’aînée suit la campagne électorale via les médias, notamment la télévision qu’elle apprécie beaucoup. On raconte même que chaque semaine, elle lit Le Nouvelliste de bout en bout.

«J’essaie de voter à la bonne place, pour quelqu’un d’honnête», explique-t-elle en souriant. Elle indique ne jamais avoir regretté son vote à travers les époques: «je les ai assez regardés faire. Les gens se sont dévoués pour les élections. C’est une bonne chose.»

«Ça fait plusieurs fois que je vais voter. J’ai gagné des élections et j’en ai perdu, mais je ne m’en fais pas. Je me dis que c’est un devoir et qu’il faut bien que j’y aille, mais pour regretter, non. Je fais pour le mieux et ça finit là», ajoute-t-elle.

«Chaque parti propose des choses qu’on peut approuver. Moi j’écoute et je me dis qu’ils vont faire pour le mieux. Si j’étais à leur place, je ferais pareil», poursuit celle qui habite toujours à son domicile et qui bénéficie du soutien de ses proches quand vient le temps de se déplacer, comme dans le cas présent.

Malgré qu’elle en ait peu entendu parler durant la campagne, Mme Bellemare s’intéresse particulièrement à la question des soins à domicile. «Je ne veux pas aller vivre dans un hospice, je veux rester dans ma maison», indique-t-elle. Une opinion qui fait écho aux préoccupations de nombreux aînés à travers la province.

«Il y en a un qui en a parlé, je ne me rappelle pas lequel, mais je n’ai plus de mémoire. Je ne suis plus capable de me rappeler de rien. Pourtant, j’ai fait la classe, j’ai fait toutes sortes de choses dans ma vie», continue la femme, née il y a près d’un siècle dans une famille d’agriculteurs de Shawinigan-Sud.

Pour Mme Bellemare, le plus important est de participer, bien qu’elle ne veuille pas influencer ses concitoyens dans une direction ou l’autre. «Je laisse les gens connaître leurs affaires, ils sont meilleurs que moi. Je n’aime pas me mêler de la besogne des autres», souligne-t-elle.

Source : lesoleil.com , 27 septembre 2022 , ÉRIC FAUCHER

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