Des enjeux majeurs reliés au transport lors des élections municipales au Québec

Nous sommes des personnes aînées, mais en forme, certaines à l’aise économiquement, d’autres moins. Nous nous préoccupons du sort d’un grand nombre de personnes aînées, moins en forme et moins à l’aise économiquement. En leur nom, nous nous permettons de faire trois revendications.

La gratuité pour le transport en commun à Montréal pour les personnes de 65 ans et plus

Le titre d’un article dans Le Devoir du 7 octobre 2017 s’intitule: «Des régions éloignées aux grandes villes, les promesses fusent et se ressemblent: mobilité pour tous et avant tout». Nous nous réjouissons du fait que les candidats et candidates aux élections municipales au Québec reconnaissent l’importance du transport en commun, peu importe l’endroit où un Québécois ou une Québécoise vit.

– Pour ce qui est de Montréal, l’AQDR * Ahuntsic/Saint-Laurent, ainsi que d’autres sections AQDR du Montréal métropolitain qui représentent les personnes aînées, militent depuis deux ans pour la gratuité du transport en commun pour les personnes de 65 ans et plus; une pétition a d’ailleurs été lancée à cet égard il y a maintenant presque deux ans et se poursuit à ce jour. Cette prise de position a pour but d’aider à sortir de la solitude et de l’isolement social un bon nombre de personnes aînées, économiquement faibles. Une telle mesure permettrait à ces personnes aînées, souvent très modestes, qui ont contribué pendant des années au développement de la société, de les faire participer de façon plus active à la vie de la société, ce qui ne pourrait qu’être utile pour leur santé physique et psychologique, et, donc, pour la société en général.

– La présente campagne électorale municipale est un bon moment pour que cet enjeu de la mobilité des aînés soit non seulement débattu, mais qu’il y ait des suivis. Laval a instauré une telle gratuité en tout temps, et Longueuil hors des heures de pointe; d’autres villes dans les banlieues éloignées de Montréal ont aussi instauré de telles mesures. Pourquoi les personnes aînées vivant à Montréal seraient-elles défavorisées par rapport aux personnes aînées vivant à Laval ou à Longueuil? Un nouvel organisme, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), règlementera dorénavant les tarifs; le maire de Montréal, M. Denis Coderre, est le président du CA de l’ARTM. Nous souhaitons que l’ARTM tienne compte de notre position.

Le sort des piétons                                                                                                         

Peu importe que nous soyons automobilistes, utilisateurs du transport en commun, utilisateurs de taxis, ou cyclistes, quel que soit notre âge, quelle que soit la saison ou notre situation socio-économique, nous sommes toujours piétons à un moment ou l’autre: la marche est le premier élément de la mobilité. Une ville comme Montréal, qui se vante d’avoir plusieurs sièges sociaux d’organismes internationaux, doit devenir une ville où il fait bon être un piéton. Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, et les statistiques le prouvent, que lorsqu’un piéton est heurté, soit par une voiture, soit par un cycliste, il s’agit très souvent d’une femme âgée; mais, ceci ne fait pas les manchettes.

Il y a des mesures à prendre à cet égard, qui sont d’ailleurs bien connues: par exemple, que les numérateurs permettent à des personnes qui ne sont pas des «joggeurs» de traverser à une intersection; qu’il y ait plus d’intersections avec numérateurs; que les cyclistes respectent les arrêts et ne circulent pas sur les trottoirs; qu’au milieu de grandes artères, il y ait un endroit où les piétons peuvent arrêter avant de continuer à traverser l’artère…

Nous applaudissons l’initiative de la SAAQ (Société de l’Assurance Automobile du Québec) qui a fait des audiences publiques l’hiver dernier concernant quinze thématiques. Dans ce contexte, conjointement avec l’AQDR Montréal-Nord, l’AQDR Ahuntsic/Saint-Laurent a fait une présentation concernant la sécurité piétonne. Un grand nombre de personnes aînées, surtout des femmes, ne conduisent pas, pour diverses raisons, soit, entre autres, pour des raisons financières. D’où l’importance du transport en commun.

Les services de taxi-bus

Au Québec, dans les petites villes et les villages, souvent il n’y a pas de transport en commun et entre les villes ou villages, souvent, il n’y a pas de transport interurbain. Certaines villes, comme Alma, ont instauré des services de taxi-bus. C’est là un service exemplaire qui devrait être beaucoup plus répandu au Québec. Un tel service facilite la mobilité des personnes aînées, mais aussi des jeunes qui n’ont pas leur propre voiture. C’est là un bel exemple de service intergénérationnel.

Globalement, le Québec n’est pas un endroit défavorisé économiquement. La mobilité est un élément essentiel de la qualité de vie des citoyens et citoyennes et le Québec devrait s’assurer que tous et toutes puissent se déplacer sans contraintes indues.

En espérant que ce plaidoyer en faveur du transport en commun gratuit à Montréal pour les personnes de 65 ans et plus, en faveur des piétons, quel que soit leur âge, partout au Québec, en faveur de services de taxis-bus dans les petites municipalités rurales, reçoive une oreille attentive de la part des personnes qui seront élues lors des élections municipales du 5 novembre, et des responsables au ministère des Transports du Québec.

Au nom des membres du Comité Transport de l’AQDR nationale, Hélène Robillard-Frayne, responsable de ce Comité, membre du CA de l’AQDR Ahuntsic/ Saint-Laurent et membre du CA de l’AQDR nationale

Le 24 octobre 2017

*Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées.

 

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